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FOCUS: La povertà alimentare – 2 – Senegal

Mariama BADJI  

Réflexion sommaire sur la malnutrition chez les femmes sénégalaises

In Senegal molto deve essere ancora fatto per garantire una vera parità di diritti: la malnutrizione tra le donne, soprattutto quelle rurali, conferma che esse sono tra i gruppi sociali più vulnerabil. Ciò fa parte di una situazione globale che presenta ancora grandi sfide come le disuguaglianze sociali, la crescente povertà delle famiglie, l’insicurezza alimentare, lo scarso accesso ai diritti all’istruzione, alla salute e al lavoro.

Au Sénégal, la problématique de la malnutrition assez décriée chez les femmes, surtout rurales, confirme qu’elles font partie des groupes sociaux les plus vulnérables. Cela s’inscrit dans une situation globale encore porteuse de défis majeurs comme les inégalités sociales, la pauvreté croissante des ménages, l’insécurité alimentaire, la faible accessibilité aux droits à l’éducation, à la santé et à l’emploi.

Or, selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) :

  • En 2021, les femmes représentent 50,2% des 17 millions d’habitants ;
  • En 2020, le taux de chômage est de 22,6% chez les femmes (9,8% chez les hommes) ;
  • En 2016, 16,30% des ménages sont dirigés par les femmes, dont 25 % en milieu rural.

Ces statistiques démontrent à la fois le poids démographique des femmes mais aussi le rôle qu’elles jouent au sein de leur ménage et de leur communauté d’appartenance. En effet, outre leur investissement au service des membres de la famille, elles sont de plus en plus engagées dans des activités socioéconomiques, génératrices de revenus, afin de satisfaire les besoins vitaux quotidiens, pour ne pas dire assurer ou renforcer les moyens de subsistance, voire les dépenses de scolarité et de santé.

Il convient de rappeler que le Sénégal est un pays à forte dominance agricole, la main d’œuvre rurale étant majoritairement constituée de femmes. Celles-ci subissent de nombreuses disparités sociales en matière d’équité, de primauté du droit, de démocratisation de la gestion des ressources naturelles, de la ressource foncière en particulier. Et cela est renforcé par les biais importants constatés dans l’application effective des dispositions légales internes, malgré la ratification de textes internationaux, en plus des stratégies de promotion déclinées dans des plans, programmes et projets nationaux de développement.  

En effet, l’analyse de la situation de référence des femmes relève des limites sérieuses qui consacrent leur vulnérabilité économique et sociale. A titre d’illustration :

  • Les femmes sont encore victimes de violences de toutes sortes, de harcèlements sur les lieux de travail, de difficultés d’accès aux ressources, à des soins et services de santé adéquats et à l’éducation. Elles paient un lourd tribut face au changement climatique en milieu rural, alors qu’elles doivent répondre à la prise en charge des besoins alimentaires familiales ;
  • Dans certaines ethnies, il existe des pratiques coutumières inégalitaires qui compromettent les initiatives entrepreneuriales : si on n’a pas de terres, on n’a pas droit au tracteur, aux semences, aux engrais ou simplement, les femmes ne sont pas autorisées à demander la terre;
  • Dans les politiques publiques, l’allocation des ressources budgétaires publiques accorde encore une place étriquée à l’équité de  genre ;
  • l’inclusion des femmes dans les processus locaux de prise de décisions est limitée par des us et coutumes surannés, dans une société fortement dominée par le pouvoir des hommes ;

Plus fondamentalement, les ressources allouées au service de la dette ainsi que l’énorme masse financière engloutie dans des infrastructures et gros équipements, affectent profondément le “panier de la ménagère” et les investissements dans les secteurs sociaux ;

Ce tableau synthétique est d’autant plus préoccupant qu’il reste beaucoup à faire du seul fait que le taux d’analphabétisme reste très élevé chez les femmes. En effet, ce phénomène fait le lit de l’ignorance, de l’incompréhension des enjeux de développement, en santé, éducation, sciences et techniques, dans un environnement dominé par la concurrence pour l’accès au savoir dans toutes ses dimensions.

Ainsi, à la faveur des coutumes et mécanismes sociaux traditionnels, voire religieux, les femmes restent majoritairement plus ou moins confinées aux tâches d’entretien de la maison et de ses habitants.

Dès lors, dépourvues de sources de revenus formelles et n’en gagnant pas suffisamment en cas d’activités pouvant leur en procurer, elles sont plus portées à accorder la priorité aux besoins de la famille, quitte à sacrifier  leurs besoins propres, en matière de santé ou d’autres exigences de qualité de vie. Cette posture des femmes renvoie à la force de l’instinct maternel mais aussi à l’adage qui veut que « le niveau de réussite sociale de l’enfant soit subordonnée à l’intensité des sacrifices consentis par sa maman dans le foyer».

Il reste que les mutations en cours remettent progressivement en question ces « croyances », dans un sens ou un autre, mais l’engagement total des femmes pour leur famille, en terme de « tout pour ma progéniture », explique en grande partie le fait qu’elles investissent très peu sur elles-mêmes, n’arrivent pas vraiment à épargner, se nourrissent peu ou très mal (l’essentiel étant que les enfants mangent à leur faim), minimisent leurs ennuis de santé, perdent des forces non renouvelées après les maternités, vieillissent prématurément.

Ainsi, ce qui apparait comme un état de malnutrition chez les femmes n’est en réalité qu’une des conséquences d’un ensemble de facteurs d’ordre sociologique, économique, politique et culturel qui constituent autant de goulots d’étranglement pour leur épanouissement.

A cet égard, le processus des transformations sociales nécessaires ne peut s’accélérer qu’à travers l’éducation, la formation, l’organisation à la base ainsi que le plaidoyer pour influer positivement sur les mentalités et la mise en œuvre des réformes suggérées par les programmes publics et soutenues par les projets conduits des organisations citoyennes d’appui. 

Du reste c’est dans cette dynamique que s’inscrit le projet SBAGROIN, financé qui prend largement en compte la situation des femmes rurales dans sa zone d’intervention, afin de les aider à l’amélioration de leurs pratiques agricoles, l’augmentation des productions par le renforcement de capacités techniques.  

De ce qui précède, il découle que les femmes ont besoin, indéniablement, de renforcer leurs dynamiques d’autonomisation, qui passe assurément par leur information, sensibilisation pour relever leur conscience citoyenne sur leurs droits et devoirs, par la formation technique et scientifique, par l’accès aux facteurs primaires et secondaires de production mais aussi aux sphères de gouvernance de leur cité.    

    

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